Si on vous dit « Tour de France », beaucoup penseront tout de suite aux étapes mythiques du cyclisme, aux cols vertigineux et aux coureurs en quête de maillot jaune. Et pourtant, bien avant les pelotons, un autre Tour de France, plus discret mais tout aussi exigeant, existait déjà : celui des Compagnons du Devoir.
Le compagnonnage : un modèle fondé sur l’excellence, la transmission et le partage
Le compagnonnage est une tradition ancienne, née au Moyen Âge, dans laquelle de jeunes artisans font le tour du pays pour apprendre leur métier au contact des meilleurs. Menuisiers, maçons, couvreurs, boulangers : à chaque étape de ce parcours, ils perfectionnent leurs gestes, leurs connaissances, mais aussi leur sens du travail bien fait.
Aujourd’hui encore, être compagnon, c’est appartenir à un réseau solidaire et exigeant, où la qualité, l’excellence et la transmission des savoirs sont des valeurs fondamentales. C’est un véritable engagement professionnel et humain, qui pousse chaque membre à se dépasser, à transmettre à son tour, et à faire évoluer son métier.
Le compagnonnage existe à l’international sous d’autres appellations:
- En Allemagne, on parle des « Wandergesellen »
- Dans les pays anglo-saxons, des « Journeymen »
- En Australie ou encore en Suisse, on retrouve des variantes inspirées de cette tradition
Dans beaucoup de pays, ce modèle est peu connu, voire inexistant. Pourtant, ses valeurs universelles résonnent fortement avec les enjeux de la santé d’aujourd’hui.
S’inspirer du compagnonnage pour accompagner les professionnels de santé à l’international
Le secteur de la santé est généralement solidement structuré : formation académique rigoureuse, stages hospitaliers, encadrement par des professionnels expérimentés… Autrement dit, dans les professions de santé, on n’est pas si loin de l’esprit du compagnonnage.
Mais pour les professionnels de santé formés à l’étranger et qui viennent exercer en France, le défi est d’une autre nature : s’approprier un nouveau système, de nouvelles pratiques, une nouvelle culture de soin. C’est là que le compagnonnage peut nous inspirer pour créer un accompagnement à la hauteur de leurs compétences et de leurs attentes.
Quelques principes issus du compagnonnage à adapter au monde de la santé :
- La transmission entre pairs : favoriser le mentorat, les échanges de pratiques, l’écoute bienveillante entre professionnels
- La diversité des expériences : encourager des parcours riches, dans différentes structures, pour une adaptation en douceur et progressive
- Le sentiment d’appartenance à un réseau : créer du lien entre soignants internationaux pour partager les expériences, s’entraider, progresser ensemble
- La quête de qualité : valoriser le travail bien fait, la rigueur, le soin du détail, tout comme le font les compagnons dans leurs métiers
S’ancrer dans la recherche pour viser l’excellence
Dans le compagnonnage, l’excellence n’est jamais un acquis : c’est une recherche constante, un perfectionnement permanent. Dans le domaine médical, cette dynamique trouve un écho naturel dans la recherche scientifique.
Les professionnels de santé sont les premiers témoins de l’évolution des pratiques. Leur regard, leurs retours du terrain, leurs initiatives peuvent nourrir les pratiques médicales et améliorer concrètement la qualité des soins.
Encourager une culture de l’amélioration continue, c’est aussi ouvrir la porte à la recherche : clinique, organisationnelle, ou encore en santé publique. Car innover, c’est aussi soigner mieux.
Le partage, un levier puissant pour la qualité des soins
L’un des piliers du compagnonnage est le partage des connaissances. Dans le domaine de la santé, cela peut se traduire par :
- La diffusion des bonnes pratiques
- La co-construction de parcours de soins adaptés
- La formation entre pairs
- Et la reconnaissance que le savoir médical est vivant et collectif
En favorisant ces dynamiques de partage, on enrichit non seulement la pratique individuelle, mais aussi la qualité globale de la prise en charge des patients.
Encourager le partage à toutes les échelles.
L’esprit du compagnonnage dans les métiers de la santé: l’essence d’HCP eXchange
Pour que ce partage soit réellement efficace, il doit dépasser le cadre d’un seul établissement. L’amélioration des pratiques médicales dépend de la circulation de l’information, à toutes les échelles : locale, régionale, nationale et même internationale.
C’est pourquoi il est essentiel de créer des ponts entre les structures, les territoires, les pays et les cultures médicales, afin de faire émerger des pratiques innovantes et plus adaptées aux réalités du terrain. En ce sens, chaque professionnel de santé, quelle que soit son origine, devient un acteur du changement.
Et si on défendait l’idée d’un « compagnonnage médical » ?
Non, les soignants internationaux ne feront pas le Tour de France à vélo… mais ils pourraient bien, à leur manière, entamer un parcours exigeant et structuré, à la manière des Compagnons du Devoir. Un parcours où l’on apprend, où l’on transmet, et où on grandit ensemble.
En s’inspirant de ces valeurs, nous avons mis au point HCP eXchange, un modèle pour accompagner les professionnels de santé qui souhaitent exercer à l’étranger. Car, comme les compagnons, ils ont eux aussi un savoir, une passion, et une mission : soigner avec engagement et compétence.